Depuis sa création au début des années 2000, la journée du 4 février est devenue chaque année un moment de mobilisation internationale
contre le cancer où Etats, organisations, sociétés, patients, citoyens, etc. sensibilisent le plus grand nombre aux principaux enjeux de la lutte contre la maladie.
Qu’est-ce que la Journée mondiale contre le cancer ?
La Journée mondiale contre le cancer est une initiative de l’Union internationale contre le cancer, organisation internationale qui rassemble plus
de 1 200 organisations à travers 172 pays et dont la Fondation ARC est membre.
À l’occasion de cette journée qui a lieu le 4 février partout dans le monde, l’UICC invite chaque pays à mettre en place des actions de mobilisation pour sensibiliser à la maladie et aux grands enjeux actuels de santé publique : développement de la prévention et du dépistage, accès de toutes et tous au diagnostic, aux traitements et aux soins ; promotion et encouragement des innovations et de la recherche ; mise en place de plans d’actions nationaux ; empowerment ; évolution de la place et du regard porté sur les malades, etc.
Journée mondiale contre le cancer : quels sont les enjeux du 4 février 2025 ?
Cette année, la Journée mondiale de lutte contre le cancer 2025 portera quelques actualités majeures :
- Au niveau international, l’UICC débute une nouvelle mobilisation pour la période 2025-2027 : Unis par l'Unique. Cette campagne a pour objectif de placer les personnes au centre des soins et leurs histoires au cœur de la conversation. Selon l'UICC, "le cancer est plus qu'un simple diagnostic médical — c'est une question profondément personnelle. Derrière chaque diagnostic se cache une histoire humaine unique - des histoires de chagrin, de douleur, de guérison, de résilience, d'amour et plus encore. C'est pourquoi une approche centrée sur la personne dans les soins du cancer, qui intègre pleinement les besoins uniques de chaque individu, avec compassion et empathie, conduit aux meilleurs résultats en matière de santé." La campagne explorera différentes dimensions des soins du cancer centrés sur la personne et de nouvelles façons de faire la différence. Elle proposera un parcours de trois ans, de la sensibilisation à l'action. #UnisParlUnique
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En France, entre autres actions, la Fondation ARC lance « Ne lâchez rien tant qu’ils ne lâchent rien !", une campagne de communication inédite qui devrait faire sourire mais surtout faire réfléchir sur l’importance du dépistage du cancer colorectal et pousser nos proches à l’action. Le sujet est sérieux mais il mérite un traitement léger pour sensibiliser le plus grand nombre. C’est donc avec un ton décomplexé, de l’humour et Mr. Popo - une mascotte aussi attachante qu’insistante - que la Fondation ARC affiche un objectif clair : faire du dépistage colorectal un geste naturel et accessible, sans tabou ni gêne. Et ainsi sauver 6 600 vies chaque année. Rendez-vous avec Mr. Popo sur www.nelachezrien.fr, dès le 4 février.
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter le site officiel de la Journée mondiale contre le cancer et ses nombreuses ressources pour rejoindre la mobilisation notamment sur les réseaux sociaux : www.worldcancerday.org/fr
Le cancer en France
Depuis 2004, le cancer est la première cause de mortalité prématurée en France, devant les maladies cardiovasculaires. Le cancer est la première cause de mortalité chez l’homme et la deuxième chez la femme. En 2023, le nombre total de nouveaux cas de cancer était estimé à 433 000 (contre 382 000 cas en 2018), dont 57 % chez l'homme.
Depuis 30 ans, le nombre global de nouveaux cas de cancer en France augmente chaque année. Cela s’explique par de nombreux facteurs, principalement par le vieillissement de la population – qui fait exploser le nombre de cancers du sein ou de la prostate – et l’amélioration des méthodes diagnostiques. Le maintien ou l’augmentation de certains comportements à risque dans la population favorise cette tendance : par exemple, les chiffres du cancer du poumon chez les femmes augmentent depuis que le tabagisme s’est installé dans leurs habitudes.
Les cancers les plus fréquents chez l’homme sont les cancers de la prostate (plus de 60 000 nouveaux cas en 2023), puis ceux du poumon (33 000 cas en 2023) et du côlon-rectum (26 000 cas en 2023). Chez la femme, le cancer du sein reste le plus fréquent avec plus de 61 000 nouveaux cas en 2023 contre 58 000 cas en 2018, suivi du côlon-rectum (21 000 nouveaux cas en 2023) et du poumon (19 000 nouveaux cas en 2023 contre 15 132 cas en 2018).
Le nombre de décès par cancer a été estimé à 162 400 en 2021 soit respectivement 90 900 chez les hommes et 71 500 chez les femmes.
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Le saviez-vous ?
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Le taux de guérison progresse : les progrès de la recherche ont permis ces dernières années d'augmenter le taux de guérison. Pour la plupart des cancers, on parle de guérison quand aucun signe de rechute n'a été décelé pendant une période de 5 ans après le traitement. Ce taux de guérison varie fortement selon la localisation du cancer. Entre 1990 et 2015, le taux de survie cinq ans après le diagnostic est passé de 79 à 88 % pour les cancers du sein, de 72 à 93 % pour les cancers de la prostate, de 51 à 63 % pour le cancer colorectal mais seulement de 9 à 20 % pour les cancers du poumon et de 4 à 11% pour les cancers du pancréas. (Source INCa)
En permettant de mieux comprendre la maladie et ses mécanismes biologiques, en mettant au point des innovations thérapeutiques très prometteuses notamment dans le domaine de la médecine de précision, la recherche a récemment conduit à la réalisation d’importants progrès en matière de prévention et de traitement des cancers.
Activité physique et cancer
L’activité physique adaptée (APA) : Qu’est-ce que c’est ?
L’APA regroupe l’ensemble des activités physiques et sportives adaptées aux capacités des personnes atteintes de maladie chronique ou de handicap. L’objectif des APA est de prévenir l’apparition ou l’aggravation de maladies, d’augmenter l’autonomie et la qualité de vie des patients, et de contribuer à lutter contre l’isolement social. L’APA peut être prescrite par le médecin traitant ou tout médecin intervenant dans la prise en charge du patient.
Les bénéfices de l’activité physique pour prévenir le cancer
La prévention primaire consiste à éviter l’apparition d’une maladie ou à diminuer son incidence en agissant sur les facteurs de risque.
Les bénéfices de la pratique d’une activité physique régulière tout au long de la vie sont largement démontrés quel que soit l’âge et l’état de santé des personnes (sauf contre-indication établie par le médecin). Les études scientifiques montrent qu’une activité physique régulière est associée à une réduction de la mortalité précoce toutes causes confondues de 28 à 37% (Nocon, 2008). Elle est aussi associée à une réduction du risque de développer un cancerd’environ 12 à 25% pour les localisations suivantes : côlon, endomètre, œsophage, poumon, rein et vessie (McTiernan et al. 2019). En moyenne cela correspond à une réduction du risque de 18%.
D’autre part, les comportements sédentaires peuvent augmenter le risque de développer certains cancers et notamment le cancer de l’endomètre et du côlon (Schmid, 2014). De manière indirecte, l’inactivité physique et les comportements sédentaires favorisent le surpoids et l’obésité qui sont identifiés comme facteurs de risque des cancers du sein et du côlon.
Les recommandations et les bénéfices de l’activité physique pendant et après un cancer
La prévention secondaire et tertiaire consiste à réaliser un dépistage à un stade précoce, agir sur les facteurs de risque, limiter l’évolution de la maladie, réduire les séquelles des traitements et les risques de récidive (du même cancer ou bien l’apparition d’un second cancer).
Les recommandations de l’activité physique pendant un cancer et après le traitement sont globalement les mêmes pour la population générale (Santé Publique France, 2019) et pour les patients atteints de cancer (INCa, 2017). L’Institut National du Cancer (INCa) a publié le 30 mars 2017 un état des lieux des connaissances sur les bénéfices de l’activité physique auprès des patients atteints de cancer. Ce rapport et sa synthèse donnent également des clés pratiques aux professionnels de santé pour instaurer ou maintenir chez un patient une activité physique pendant et après un cancer (INCa, 2017).
Toute personne atteinte de cancer (enfant, adulte, senior) en cours de traitement ou après traitement, peut pratiquer une activité physique. Cependant, il est recommandé que le patient obtienne l’accord de son médecin et un certificat médical de non contre-indication à la pratique de l’APA. Pendant les traitements, il est recommandé de pratiquer une activité physique d’aérobie (d’endurance) d’environ 30 minutes à hauteur de 5 fois par semaine au minimum à intensité modérée à élevée. Il est également recommandé d’effectuer un renforcement musculaire 2 fois par semaine et de limiter les comportements sédentaires pour maintenir votre santé. Dès le diagnostic, il est recommandé de pratiquer une APA et de réduire son temps de sédentarité. Cependant Il estnécessaire d’adapter en permanence la durée, l’intensité et la fréquence de l’activité physique en fonction de l’évolution de la maladie et de la survenue des effets indésirables des traitements. La régularité est essentielle afin d’obtenir les meilleurs résultats en matière de bénéfices sur la santé.
L’Association Francophone pour les Soins Oncologiques de Support (AFSOS) précise que l’activité physique volontaire, spontanée et régulière pratiquée pendant et après le traitement du cancer, serait statistiquement associée à une réduction du risque relatif de récidive, et à un bénéfice relatif en survie (du cancer et toutes causes confondues) principalement pour les cancers du sein, colorectal, et de la prostate (AFSOS), 2024).
Le rapport de l’INCA en 2017 conclut à un bénéfice de l’activité physique à plusieurs niveaux :
- Maintien ou amélioration de la condition physique en particulier des capacités cardio-respiratoires et musculaires ;
- Maintien ou amélioration de la composition corporelle avec ou sans diminution du poids et de la masse grasse et une augmentation de la masse musculaire ;
- Amélioration de la qualité de vie globale portant sur les troubles anxiodépressifs, une baisse de la fatigue perçue et des douleurs, une amélioration de la qualité du sommeil, de l’estime de soi et de l’image corporelle ;
- Amélioration de la tolérance des traitements avec une baisse de certains effets indésirables.
- Allongement de l’espérance de vie sans récidive.